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Santé : Investir dans l’innovation pour une meilleure prévention
Les avantages d’un mode de vie plus sain
Ce n’est un secret pour personne, un mode de vie de plus en plus sédentaire et la consommation de denrées alimentaires transformées, voire malsaines, par une part croissante de la population mondiale sont les causes profondes de l’épidémie d’obésité actuelle. Et même si les incidences sont moindres en France que dans d’autres économies avancées, elle n’est pas épargnée par le problème : l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, estime ainsi que 45% de la population française de 15 ans ou plus était en surpoids ou obèse en 20221.
Comme dans d’autres pays, les Français ont une attitude très ambivalente vis-à-vis de la santé. Globalement, manger sainement et faire du sport sont des pratiques qui font de plus en plus d’adeptes, et les Français sont toujours plus nombreux à renoncer à l’alcool. En 2023, 20% de la population affirme s’abstenir de boire de l’alcool, contre 14% en 20222. Malgré tout, dans l’Hexagone, plus d’un adulte sur cinq boit plus que la dose maximale recommandée3.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, au moins un adulte sur trois à travers le monde est en surpoids et près d’un adulte sur dix est obèse, ce qui entraîne de graves conséquences pour la santé, allant jusqu’à un décès prématuré ou à un handicap substantiel. Les coûts liés aux systèmes de santé peuvent aussi s’avérer extrêmement élevés. Mais comme elle le souligne, cette pathologie peut en grande partie être évitée par la modification du régime alimentaire et la pratique plus régulière d’une activité physique4.
Source: Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD, 2023)
Une révolution en matière de perte de poids
Les avancées technologiques pourraient aussi jouer un rôle considérable dans le traitement de l’obésité et du diabète. Selon Adrien Brossard, analyste financier chez Pictet Wealth Management, les dispositifs qui surveillent en continu les taux de glycémie encouragent à adopter un mode de vie plus sain.
Par ailleurs, les nouveaux médicaments anti-obésité réduisent le risque pour les patients de développer une maladie cardiovasculaire, et ralentissent l’évolution vers un diabète de type 2. Des essais sont actuellement menés pour déterminer si les médicaments peuvent éviter de manière effective le diabète de type 2.
Les effets potentiels des traitements contre le diabète de type 2 sur l’ensemble de l’économie et de la société commencent d’ailleurs à peine à être compris. A minima, l’amélioration de la qualité de vie des patients pourrait être l’un des effets positifs à long terme. Les nouveaux traitements devraient aussi contribuer à limiter l’augmentation des coûts de la santé.
L’objectif des systèmes de santé reste de traiter des maladies qui ont atteint leur phase aiguë, alors qu’il serait beaucoup plus efficace de concentrer les efforts sur la prévention. La population serait en meilleure santé, plus productive et plus heureuse.
Exploration de données
De nombreux pays, à l’exception des Etats-Unis, tardent à adopter la pratique des dossiers médicaux électroniques exhaustifs. Et même dans le cas contraire, le manque d’homogénéité entre les prestataires de soins est notable, tant sur le plan des logiciels que des bases de données et des pratiques de codage médical.
Réaliser des économies d’échelle relève donc de l’exploit : chaque pays doit établir une base de données homogène et lui associer un logiciel ou des services spécifiques. Pour mieux comprendre, il faut se représenter qu’au sein de l’Union européenne coexistent plus de 20 systèmes différents, par opposition aux Etats-Unis, qui ont adopté une approche unifiée.
Certaines grandes compagnies d’assurance et certains prestataires de soins règlent non seulement les prestations aux malades, mais exploitent aussi leurs propres réseaux de soins de santé, notamment des hôpitaux, des cliniques, des centres de soins ambulants et des réseaux de médecins. Ils ont donc accès à une quantité importante de données médicales et génétiques anonymisées qui leur permet d’optimiser les soins : sur la base de ces données, les patients sont orientés vers le prestataire qui donnera les meilleurs résultats.
Du point de vue des investisseurs, le thème de la santé et notamment de la prévention ouvre la possibilité à de multiples opportunités. Durant les dix dernières années, le secteur de la santé a connu une transformation majeure avec l’avènement de nouveaux services et de nouvelles technologies telles que les dispositifs de surveillance continue. Les sociétés exposées à ces marchés auront accès à un réservoir de croissance additionnel.
L’adoption de mesures préventives, d'un mode de vie sain, et le dépistage régulier, permettent de réduire considérablement le risque de contracter certaines maladies. Par ailleurs, lorsqu’une maladie est détectée précocement, il est souvent possible de mettre en place des mesures de prise en charge appropriées pour ralentir sa progression, réduire les symptômes et améliorer la qualité de vie du patient. Enfin, la prévention est souvent plus efficace et moins coûteuse que le traitement des maladies une fois qu'elles se sont développées.
Il y aura des gagnants et des perdants autour de cette mégatendance à long terme, parmi les acteurs cotés ou non cotés du secteur de la santé.
En conclusion, selon Adrien Brossard, pour relever les défis grandissants et atténuer les tensions au niveau des coûts (progression de l’obésité, vieillissement des populations, solutions de santé de plus en plus sophistiquées et coûteuses), il est indispensable de redéfinir l’objectif des systèmes de santé.
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