Werner Staubli

«L’idée est de préserver la magie.»

Nous sommes le 6 décembre, et la soirée s’annonce fraîche. Un homme à la barbe grisonnante, chaussé de grandes bottes et d’un long habit, remonte l’allée d’une maison à Stettfurt*. Crosse à la main, il est flanqué de deux compères, tout de noir vêtus, chacun portant une lanterne et conduisant un âne. Il lève sa main ornée d’un gant blanc immaculé et frappe vigoureusement à la porte… Le moment de l’année que tous les enfants attendent est enfin arrivé!

L’homme barbu est Saint-Nicolas (ou Samichlaus en suisse allemand). Et ce Samichlaus, c’est Werner Staubli, Client Relationship Manager chez Pictet Asset Services. Chaque année, le soir du 6 décembre, «Samichlaus» et son compère «Schmutzli» vont de maison en maison pour raconter de belles histoires aux enfants, féliciter ceux qui ont été sages et donner des encouragements à ceux qui l’ont moins été. Si le scénario peut légèrement varier, ils savent tous que Samichlaus est très bien informé et qu’il tient à jour des fiches très précises sur chacune des petites bouilles du village.

J’ai commencé à participer à cette tradition avec la paroisse, quand j’avais 15 ans. Au départ, j’étais un Schmutzli, le méchant en noir, et à l’époque, il avait la réputation d’être plutôt effrayant, avec son balai en fagot pour faire peur aux enfants. Il représentait les mauvais esprits que les festivités s’employaient à chasser. Il était beaucoup plus sinistre. Aujourd’hui, les Schmutzlis sont plutôt bienveillants, ils sont là pour aider à porter les cadeaux et à raconter les histoires.

Werner aurait pu se décourager après sa toute première soirée en Saint-Nicolas. «Quand la porte s’est ouverte, un petit de deux ans a fondu en larmes en me voyant. Il a couru se cacher sous une table et il n’est sorti que quand je suis parti!» Maismalgré ces débuts «chaotiques», Werner a persévéré et il revêt le fameux costume tous les mois de décembre depuis 28 ans. Il l’a fait pendant ses années d’études d’abord, puis quand il a commencé à travailler, et le fait encore aujourd’hui, alors qu’il est lui-même jeune papa.

Il y a cinq ans, il a créé une association dans son village pour répondre à la demande croissante de visites de Saint-Nicolas dans le secteur. «Cette année, nous avons rendu visite à 42 familles, soit 95 enfants, en quatre jours. Nous passons notre vie devant des écrans, à échanger virtuellement. Je crois qu’il y a une véritable envie de retrouver le sens de la proximité, en personne, avec ses amis et ses voisins. La nostalgie d’une période plus simple, peut-être.»

Werner à Stettfurt en décembre 2022

Mis à part que la logistique pour Werner et les deux autres Saint-Nicolas, plus leurs huit Schmutzlis, est tout sauf simple: ce ne sont pas qu’un seul costume et des sacs remplis de cadeaux. Dès septembre, Werner récupère les costumes de Samichlaus dans le garage de son voisin et les fait nettoyer, avec les trois barbes en poils de buffle et les neuf barbes de Schmutzli. Début novembre, les inscriptions ouvrent sur le site Internet de l’association. Les parents envoient leur demande en donnant des détails précis sur leurs enfants (prénom,
peluche préférée, des sujets de fierté et points à améliorer) qui permettent à Saint-Nicolas d’être si bien informé. Tout début décembre, Werner et ses amis se réunissent dans une petite cabane en bois nichée dans les vignobles qui longent la route menant au village pour remplir plus d’une centaine de sacs de jute de mandarines, de noix et de pain d’épices et préparer des fagots.

«Oui, ça prend beaucoup de temps, mais j’adore ça. Le but est de créer un monde féérique et de préserver la magie de l’enfance. Et la magie est dans les détails.» Les deux autres Saint-Nicolas ont été soigneusement formés pour que, d’année en année, chaque visite suive le même scénario pour une crédibilité maximale. «Nous ne portons aucun objet qui permette de nous identifier, pas de montre ni de bracelet. Je porte mes bottes militaires.»

Et pour ses deux filles, âgées de 7 ans, Werner préfère demander à l’un de ses amis de l’association d’endosser le déguisement. «Elles ne peuvent de cette manière pas penser que c’est moi, puisque je suis toujours à la maison quand Samichlaus nous rend visite. Je garde pour cette raison par prudence tout mon attirail en dehors de la maison. Elles y croient toujours, même si la grande m’a demandé il n’y a pas longtemps pourquoi il y avait autant de livres sur Saint-Nicolas à la maison!»

Il y a parfois des petits couacs. Il y a quelques années, Werner a pensé que ce serait adorable d’ajouter un âne à leur petit spectacle, mais il n’en a trouvé qu’une paire, avec pour instruction stricte de ne jamais les séparer! «Encore mieux», s’est dit Werner. Un soir particulièrement sombre, pendant sa tournée, «un des ânes ne voyait plus l’autre dans le noir et il s’est enfui, en tirant derrière lui un Schmutzli qui hurlait. Je ne savais pas du tout quoi faire! Alors j’ai dit au copain qui menait l’autre âne, “cours vite les rejoindre”!» Mais les ânes étaient de nouveau de la fête cette année et ils ont été très sages.

Pour Werner, les choses ne devraient pas trop changer dans les années à venir. «Peut-être qu’un jour, mes filles m’aideront à préparer les sacs, voire deviendront des Schmutzlis.»

Si vous souhaitez que ce Samichlaus en particulier vous rende visite, il va falloir emménager à Stettfurt, car sa tournée se limite aux familles du village. Mais si jamais vous vous baladez dans les vignobles des alentours début décembre, vous pourriez bien apercevoir une cape rouge ou deux ânes en train de braire.

Les 364 autres jours de l’année, Werner est Business Development & Client Relationship Manager chez Pictet Asset Services à Zurich.

*Stettfurt est un petit village situé à 50 kilomètres au nord-est de Zurich. 
Confirm your selection
En cliquant sur "Continuer", vous acceptez d'être redirigé vers le site web local que vous avez sélectionné pour connaître les services disponibles dans votre région. Veuillez consulter les mentions légales pour connaître les exigences légales locales détaillées applicables à votre pays. Vous pouvez également poursuivre votre visite en cliquant sur le bouton "Annuler".

Bienvenue chez Pictet

Vous semblez vous trouver dans ce pays: {{CountryName}}. Souhaitez-vous modifier votre position?