Investir dans la santé

Investir dans la santé via les marchés privés dans un contexte en mutation

Une table ronde réunissant des investisseurs et des entrepreneurs du secteur de la santé à Milan s’est avérée riche d’enseignements pour l’investissement dans la santé via le private equity.

En bref

Les investissements dans la santé possèdent de longue date un caractère défensif, une tendance qui devrait perdurer grâce à des tendances lourdes telles que les besoins d’une population mondiale vieillissante ou l’accélération des innovations thérapeutiques et technologiques. La santé est néanmoins devenue un sujet politiquement controversé ces dernières années. Parmi les points évoqués lors de l’événement, voici quelques éléments à retenir.

Ce qu’il faut retenir
Investir dans la santé en 2025
  • 1.
    Si l’intelligence artificielle (IA) permet des progrès rapides dans certains domaines, les investisseurs ne doivent pas oublier qu’elle a ses limites.
  • 2.
    Le secteur s’adapte à l’évolution des politiques et réglementations américaines qui affectent la santé, tandis que la Chine devient plus innovante.
  • 3.
    La diversification entre les acteurs et les régions contribue à maintenir une exposition à la hausse tout en limitant les risques.

Nous avons eu le plaisir d’organiser une table ronde avec des investisseurs et des entrepreneurs du secteur de la santé à Milan en début de mois, afin de partager nos points de vue sur l’investissement sur les marchés privés. Après avoir rappelé la persistance de rendements élevés et l’existence de tendances lourdes synonymes de performances futures, nous avons présenté notre approche d’investissement ciblant différents stades du private equity afin d’offrir une exposition à l’ensemble de ces tendances positives pour le secteur de la santé, et nous avons abordé certains aspects spécifiques dont ceux-ci-après.

L’IA dans le domaine de la santé

L’IA ne fait pas tout Son efficacité n’est certes plus à démontrer dans la reconnaissance de formes liée à l’imagerie médicale ou l’optimisation des essais cliniques, mais elle n’a pas encore d’impact significatif sur les délais de développement clinique. En outre, si nombre de ses techniques sont utilisées depuis longtemps par le secteur, à l’instar de l’exploration documentaire, certaines avancées récentes — telles que l’élucidation du repliement des protéines — jouent un rôle essentiel dans la découverte de médicaments. La disponibilité de données de masse change bien entendu la donne. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’au-delà de l’accélération de la phase initiale du processus de découverte, ces approches ne raccourcissent pas significativement le parcours vers la commercialisation.

Evolution du contexte aux Etats-Unis

1. Politique intérieure

La nouvelle direction du ministère de la Santé et des Services sociaux devait bouleverser la réglementation du secteur, mais nous n’avons constaté aucun retard ni aucune baisse significative de la qualité des dossiers soumis. Le taux d’approbation de la Food and Drug Administration, l’Agence des produits alimentaires et médicamenteux, s’avère, à ce stade, similaire à celui des années précédentes. Certains domaines politiquement sensibles — comme les vaccins — sont potentiellement plus exposés, mais ils représentent une part relativement faible du secteur (et sont exclus de notre stratégie d’investissement). Par ailleurs, les efforts de baisse des prix ciblent les coûts des intermédiaires (p. ex. les gestionnaires de prestations pharmaceutiques); comme le montre le graphique, cette catégorie a contribué — et contribuera — le plus à l’augmentation des coûts des médicaments. De fait, les actions de plusieurs laboratoires cotés ont augmenté dès qu’ils ont confirmé leur participation à la plateforme de vente directe aux consommateurs évoquée par Donald Trump — un système qui réduit théoriquement le prix pour les patients sans sacrifier les marges.

Source: IQVIA Institute, 2025. Le prix des produits représente le coût d’acquisition de gros (WAC); les autres coûts représentent la différence entre le WAC et les ventes nettes. Rien ne garantit que les tendances décrites ci dessus se poursuivront ou que les projections se concrétiseront.

2. Politique commerciale

L’administration Trump utilise le statut de «nation la plus favorisée» et les droits de douane pour inciter les groupes pharmaceutiques à localiser davantage leur production aux Etats-Unis. Or, la relocalisation soulève la question de l’optimisation des coûts (la production se révèle plus coûteuse aux Etats-Unis), qui menace la viabilité de ce modèle à long terme. On observe néanmoins que la plupart des grands laboratoires ont déjà annoncé leur intention de développer des sites aux Etats-Unis (afin de limiter les droits de douane) et que de nombreux composants à forte valeur ajoutée (p. ex. les modalités thérapeutiques de pointe) sont déjà fabriqués sur place, tandis que la production de masse (p. ex. les composants pharmaceutiques) devrait rester à l’étranger.

La majorité des médicaments de marque (soumis à un droit de douane de 100% à moins que leur fabricant ne dispose d’un site de production aux Etats-Unis) sont déjà produits aux Etats-Unis...

Source: JPMorgan Research, 2025.

…et les laboratoires continuent de renforcer leur implantation locale (en outre, les importations en provenance de l’UE sont taxées à hauteur de 15%, ce qui élimine tout risque douanier significatif pour le secteur).

Innovation en Chine

Dans le même temps, la Chine ne se limite plus à fabriquer les médicaments et participe de plus en plus aux efforts d’innovation. Les véritables innovations restent essentiellement américaines, mais lorsqu’une cible est validée cliniquement, il est devenu courant de passer en revue les actifs chinois (candidats-médicaments, technologies, etc.). Dans ce contexte, on observe aujourd’hui un volume plus important de transactions sur le marché chinois des biotechnologies.

Conséquences sur les investissements

Si elles se confirment, certaines de ces évolutions pourraient avoir une influence durable sur le secteur de la santé. En particulier, le financement insuffisant de la recherche pourrait menacer la capacité d’innovation des Etats-Unis. L’Europe pourrait en profiter pour renforcer ses propres avantages concurrentiels, tandis que la Chine tente clairement de se positionner comme un rival potentiel.

Sur ce marché en pleine mutation, investir dans des entreprises de santé aux profils variés et à différents stades de maturité permet d’exploiter les tendances positives en conservant un profil de rendement/risque équilibré.

  • Par exemple, investir dans des technologies médicales à un stade avancé permet de compenser l’exposition à des projets nécessitant des investissements conséquents. A l’inverse, les investissements dans les biotechnologies bénéficient d’une importante création de valeur durant la phase de pré-commercialisation et sont soutenus par l’activité de fusions-acquisitions du secteur pharmaceutique. Les fusions-acquisitions restent la principale solution de sortie pour les entreprises du segment des biotechnologies, ce qui contribue à réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés publics.
  • Enfin, la diversification internationale permet de sélectionner les acteurs les plus prometteurs, indépendamment de leur situation géographique.
*Source: Capital IQ, 2025. Le chiffre pour 2025 est annualisé. Rien ne garantit que les tendances décrites ci-dessus se poursuivront ou que les projections se concrétiseront.
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